dimanche 26 novembre 2017

Picturediting#4-2017- Le mur à images

Picturediting#4, lundi 20 novembre 2017, Galerie du Quai, Isdat  

Pour le quatrième accrochage picturediting#4 nous avons voulu rejouer le "mur à images" du Cabinet d'Amateur et travailler dans l'espace avec un mur dense en images dont la surface parcellisée susciterait la saturation optique.

Ce mur est-il un catalogue de toutes les réalisations de tous les participants ? Où est-il une collection imaginaire destinée à être bientôt redistribuée dans les travaux respectifs de chacun ?
En montant (dans tous les sens du terme) les images sur ce mur, nous oscillons constamment entre nous en remettre au hasard et exécuter des rapprochements prémédités. Entre l'œil surpris et l'œil méthodique. Entre montrer ce que nous voulons dire et écouter ce que les images veulent dire. 

Le mur à images expose raccords et faux raccords tout en restant une table de travail, c'est-à-dire un agencement provisoire, toujours prêt à prendre une autre configuration. Les rapports de contiguïté obéissent à des critères fluctuants.



Le Cabinet d'Amateur forme un espace d'exposition et de rencontre. Plusieurs "amateurs" ou "curieux" sont en train de contempler les œuvres exposées et de s'entretenir autour d'elles. Il n'y a pratiquement pas de Cabinet d'Amateur sans personnages. Les Cabinets d'Amateurs ont toujours un thème, ce thème est la conversation. Une structure dialogique traverse la représentation dans son ensemble. (...) On a affaire à un colloquim, à une disputatio, ou bien pour utiliser le terme le plus fréquent à l'époque, à un entretien.

L'un des théoriciens de la conversation comme genre littéraire, le chevalier de Méré, comparait l'entretien à la présentation successive de petits tableaux, lesquels, une fois la conversation achevée, devaient former un tout unique.

Quel type de réception un tableau qui se propose comme un entretien nécessite-t-il ? Chaque image présente dans un Cabinet d'Amateur est une image intégrale, qui fonctionne cependant comme un fragment d'une image englobante. Cette dernière n'est pas la simple somme de toutes les images-fragments. Le découpage auquel est soumis le tableau empêche l'œil de suivre un parcours linéaire et l'oblige à procéder par blocs, à aller sans arrêt d'un fragment à l'autre, d'une image à l'autre. Le regard ricoche sans cesse de point en point, ne pouvant s'arrêter sur rien. C'est au spectateur de dégager, pas à pas, une technique combinatoire, d'établir des ponts et des corrélations. Une fois le premier déblocage opéré, le mouvement ne s'arrête plus. La lecture intertextuelle se substitue à la lecture linéaire. Le tableau, qui n'apparaît d'abord que comme une mosaïque d'allégations, se regroupe et se réorganise. (...) 
Victor I. Stoichita, L'Instauration du tableau, 1999

Toutes les photos de la journée sont : ici

Participants : Noanne Adam, Cristelle Aguilo, Florine Berthier, Julie Branque, Aurore Clavier, Naomi Henry, Clara Jude, Adrien Julliard, Cloé Labourdique, Marion Lefeuvre, Maeghan Leigh Mourier, Antonine Muscat, Paul Ricci, Kaelis Robert, Chanwei Tang, Nina Vial Mouillet    

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